Le cric

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Le cric

Messagepar Koba » 10 Oct 2004 9:56

Elle est ultra-connue, mais je ne résiste pas au plaisir d'en faire part à ceux qui, peut-être, ne l'auraient encore jamais entendue ! :lol:


C'est un voyageur de commerce qui passe toute la semaine sur la route. Il rentre chez lui tous les week-end et nous sommes justement un vendredi soir, tard, très tard, la nuit est bien avancée. Il est encore au volant et il lui reste pas mal de chemin à faire. Il se trouve dans un coin paumé, le dernier bled qu'il a traversé est déjà à une bonne vingtaine de kilomètres - le suivant n'est pas plus proche - lorsqu'un de ses pneus crève. Comme c'est son boulot d'être sur la route et qu'il est organisé, il sait que sa roue de secours est O.K., il ne se fait pas de souci et se met en devoir de réparer ça. Il sort avec sa lampe électrique, chope la roue, puis s'aperçoit qu'il n'a pas son cric. Effectivement, le week-end précédent, il s'en est servi chez lui et ne l'a pas rangé...

Il n'a d'autre alternative que s'armer de courage et de partir à pieds au dernier village qu'il a traversé, où, se souvient-il, se trouve un garagiste qui devrait pouvoir lui vendre un cric. C'est donc une longue marche qui l'attend. Comme on est en hiver, une pluie pénétrante commence à tomber et à le glacer jusqu'aux os. Il est dans le noir complet, sa lampe électrique ayant rendu l'âme quelques kilomètres après son départ. Il commence donc à ressasser de noirs pensées, et à se parler à lui -même :
- Est-ce qu'au moins cet abruti de garagiste va avoir un cric ?
- Ouais, bien sûr, tous les garages ont des crics. Mais, le mec, il va te voir venir... Dans ta situation, il va au moins t'en demander 500 balles...

Quelques kilomètres passent, et il continue a rouméguer (terme occitan dont la sonorité suffit à comprendre la signification) :
- Tu parles, il peut même t'en demander 1000 balles, de toutes façons, t'as pas le choix.

Exacerbée par l'absurdité de la situation, par les éléments qui se déchaînent contre lui, une sourde colère croît en lui au fil des kilomètres, et il continue son dialogue intérieur :
- T'es complètement à sa merci, mec. Il peut même te le vendre 2000 balles, son cric, et toi, comme un con, t'auras qu'à la fermer et payer...

Il arrive enfin en vue du bled, et il aperçoit l'enseigne du garage. Il rassemble le peu de forces qui lui restent et force le pas, continuant à
rouscailler :
- Tu vas voir que ce connard est capable de t'en demander 3000, 4000 balles. Tu parles, c'est pas tous les jours qu'il trouvera un tel pigeon.

Arrivé au portail du garage, il commence à tambouriner. Pas de réponse. Il s'active derechef pieds et poings contre le portail, une tête hagarde de sommeil se pointe alors à une fenêtre du premier étage. C'est alors que le voyageur de commerce, au comble de la fureur et avant que l'autre ait pu placer un mot, lui hurle :
- ESPÈCE D'ENC*LÉ, TU SAIS OU TU PEUX TE LE COLLER, TON CRIC !!!
"Il vaut mieux mourir debout que vivre agenouillé" (Emiliano Zapata)
"La douleur est temporaire : qu'elle dure une minute, une heure, un jour ou même une année, peu importe, elle finira toujours par s'estomper. En revanche, si j'abandonne, ça ne s'effacera jamais" (Lance Armstrong)

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Messagepar Scaramanga » 10 Oct 2004 10:10

Excellente et bidonante démonstration du délire paranoïaque! :D :D :D

Merdre...je crois que j'le suis un peu .... :|
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