Pour la première fois depuis la création, en août 2003, d'un dispositif de fixation automatique, la rémunération du Livret A devrait reculer à 2 % à partir du 1er août 2005, contre 2,25 % actuellement, du fait d'un taux d'inflation modéré.
En cas de baisse, le Livret A devrait entraîner dans son sillage les autres produits d'épargne réglementée (Livret bleu, Codevi, Livret d'épargne populaire, etc.) qui sont indexés sur sa rémunération.
Après une baisse brutale du taux en août 2003 de 3 à 2,25 %, un dispositif automatique avait été créé pour dépolitiser la fixation de ces taux, qui donnait lieu à chaque fois à des débats passionnés. Ce dispositif prévoit une actualisation semestrielle, au 1er février et au 1er août, qui résulte d'une moyenne entre l'inflation et les taux d'intérêt à court terme (Euribor 3 mois), majorée de 0,25 point.
Dérogation en cas de "Circonstances exceptionnelles"
Les données du mois de mai, prises en compte normalement pour l'échéance d'août, laissaient déjà présager une baisse à 2 %. Mais le gouvernement avait souhaité attendre les chiffres plus récents de l'inflation pour juin. Les chiffres de ce mois l'ont confirmé : l'inflation - hors tabac - publiée mercredi est de 1,6 %, la moyenne de l'Euribor 3 mois de 2,11 %. Majoré de 0,25 point, le taux ressort à 2,105 %, arrondi à 2 % en vertu de la réglementation.
Le dispositif prévoit que la Banque de France fasse ces calculs le 15 juillet, puis les transmette au directeur du Trésor qui, si les taux doivent être modifiés, procède à une publication au Journal officiel.
Reste qu'il existe une dérogation en cas de "circonstances exceptionnelles" et si le nouveau taux ne permet pas "de préserver globalement le pouvoir d'achat des épargnants", précise la réglementation. C'est donc au gouverneur de la Banque de France qu'il appartient d'appliquer, s'il l'estime nécessaire, cette clause de sauvegarde.
Interrogé par l'AFP, le ministère de l'économie et des finances a souligné la "transparence" du dispositif automatique et indiqué que les procédures prévues seront appliquées.
Un placement pour plus de 46 millions de personnes
Si une baisse du taux pourrait peser sur le moral des Français, très attachés à ce placement - détenu par plus de 46 millions de personnes -, l'économie française pourrait en profiter avec notamment une hausse de la consommation et de meilleures conditions de financement pour le logement social.
En août 2003, la baisse à 2,25 % avait entraîné une décollecte (retraits nets) de 1,6 milliard d'euros en fin d'année puis de 1,3 milliards d'euros en 2004. Entre le 1er janvier et le 31 mai 2005, une collecte nette de 865,2 millions d'euros a été enregistrée.
Les fonds du Livret A, collectés par les Caisses d'épargne et La Poste et gérés par la Caisse des dépôts, servent à financer le logement social : au 31 décembre 2004, l'encours du Livret A ressortait à 114 milliards d'euros (112,3 milliards d'euros en 2003).
Une baisse d'un quart de point de la rémunération du Livret A améliorerait le résultat des fonds d'épargne de "quelque 300 millions d'euros en année pleine", avait indiqué, mi-juin, Francis Mayer, directeur de la Caisse des dépôts devant la commission des finances de l'Assemblée nationale.
Au total, l'établissement public centralisait, à fin décembre, 225 milliards d'euros d'encours (+ 7,5 milliards d'euros sur un an) provenant de l'ensemble des placements sur les produits d'épargne réglementée.
source
N'ayez pas peur.
Pendant que vous serez partis en vacances, on vous collera un bon coup de massue derrière les oreilles.
Mais ce n'est qu'une petite surprise, par rapport à tout ce qui vous attend à la rentrée.
Mais, chut...
Chaque chose en son temps.