Deux listings de la police et de la gendarmerie recensent 24,4 millions de personnes. Mises en cause ou victimes. Les erreurs sont légion.
La police judiciaire nous fiche. Mais mal. Si mal que la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) s'en offusque discrètement.
Et le pire est à venir. Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, la loi Sarkozy a renforcé le rôle et l'ampleur des fichiers de police judiciaire. Ainsi, le décret du 6 septembre 2005 a étoffé la liste des enquêtes administratives permettant de fouiner dans ces fichiers. Plus inquiétant: un décret attendu dans les prochaines semaines va étendre les motifs d'enregistrement au Stic à «l'ensemble des contraventions de cinquième classe contre les biens, les personnes, la nation, l'Etat ou la paix publique».
En clair, la vente forcée par correspondance, l'abandon d'épaves, de déchets de matériaux et autres objets transportés dans un véhicule, l'altération ou la contrefaçon de timbre-poste ou de timbre fiscal, etc., vaudront fichage au Stic. «Une extension qui n'apparaît aucunement justifiée», estime la Cnil. Avis défavorable pour loi mal fichue.
Bon, l'année prochaine, on choisira entre Villepin, le fossoyeur du code du travail ou Sarko, le fossoyeur des libertés