@Burnitall : c'était de l'humour au second degré, hein !
@ditche : dans nos systèmes par répartition, ce sont les actifs qui financent les retraites des anciens, pas l'État, ce qui signifierait avec l'impôt sur le revenu... mais bon, c'est quand même lui qui le gère, si c'est ce que tu voulais dire, ignore ma remarque.
@l'étudiant : j'ai regardé un peu sur l'internet, il semble que le modèle québécois soit souvent cité en exemple pour sa solidité et le fait d'avoir gardé un système par répartition dans un monde américain dont ce n'est pas vraiment la culture (avec une part fédérale, et une part régionale si j'ai bien compris). Mais on découvre aussi qu'apparemment, ce n'est pas le passage à 65 ans qui a permis de renflouer le système, mais la réforme de 1998, en augmentant considérablement le pourcentage des cotisations sur le salaire. Et malgré ça, on prévoit déjà la banqueroute en 2023... tout ça dans un contexte de chômage à 8% toujours en augmentation.
Et tous ces organismes financiers aux dents longues et à la langue jusque par terre de nous expliquer doctement qu'il faut supprimer tout ça et remplacer le tout par des placements financiers individualistes. Il n'y a pas plus improductif qu'un fond de pension (qui ne produit ni idées nouvelles, ni inventions, ni produits de consommation, ni brevets, qui se sert juste de l'argent des autres), qui de plus doit dégager des bénéfices pour des actionnaires qui ne sont pas forcément à la retraite, ce qui est un surcoût dont on peut parfaitement se passer.
Maintenant, pour la France, on pousse des cris d'orfraie parce que le déficit est déjà de 32 milliards d'euros, mais on a pu sans soucis dégager 23 milliards d'euros dans la poche des contribuables pour sauver le système bancaire mis à mal par les quelques illuminés qui croyaient faire fortune dans l'aventure américaine. Ceux-là même qui, maintenant, lorgnent sans doute vers le "marché du social", d'ailleurs. Avec le succès qu'on peut d'ores et déjà prévoir, vu la compétence dont ils ont déjà fait preuve. Deux poids, deux mesures... et choix de société. Personne n'a trop protesté, puisque ça fait partie de notre culture, et qu'on est confusément conscient que c'était dans l'intérêt collectif, mais quand même, ça fait réfléchir, non ?
Augmenter l'âge de la retraite ? L'Allemagne a essayé, qui tient le triste record d'être passée à 67 ans. Bilan ? Négatif. Et c'était prévisible... comme je le disais dans mon premier message, être chômeur à 65 ans au lieu d'être à la retraite, qu'est-ce que ça change sur le plan de la charge pour la société ? À part que ce n'est pas la même caisse qui cotise ? En outre l'Allemagne a un taux de fécondité très faible, ce qui accroît encore le problème, tandis que la France garde l'un des taux de fécondité les plus importants au monde, et notamment (j'ai lu récemment une étude la-dessus) parce que l'économie ne va pas si mal, merci, et que le modèle social permet aux gens d'être peut-être plus sereins que dans d'autres systèmes, et d'envisager d'avoir des enfants. Paradoxal pour la dernière république laïque au monde, d'ailleurs.
Mais plus sérieusement, donnée qui je l'espère est prise en compte par nos experts. Ils savent compter, espérons-le. Moi, je ne suis pas expert, je me pose comme tout le monde quelques questions en tant que simple citoyen.
Et je pense, sans doute naïvement, qu'à moins de vouloir d'ici 20 ans avoir nos rues pleines de vieux clochards faisant la manche, comme dans les grandes villes américaines, il faut coûte que coûte sauver le système par répartition. C'est un truisme, puisque même la droite prétend que c'est son but. Bien sûr que l'augmentation du niveau de vie pose un réel problème, et que ce problème sera chronique pendant au moins 20 ans à cause du Papy Boom.
Maintenant augmenter l'âge de la retraite me semble la plus injuste des solutions, mais aussi la plus
inefficace, comme on le voit dans d'autres pays. Augmenter encore et toujours les cotisations retraites est effectivement inenvisageable comme le disent tous les experts, tous bords confondus, puisque le surcoût deviendrait insupportable pour les salariés. Alors quelles solutions, à part Soleil Vert (humour) ? Moi je pense qu'on n'a peut être pas cherché suffisamment d'idées nouvelles. Il faut trouver d'autres sources de financement, mais où ? Certains parlent de taxation sur les importations, par exemple... je ne sais pas si ce serait pertinent ni même applicable, mais juste pour dire qu'on n'a peut-être pas encore fait preuve de toute la créativité nécessaire sur le plan politique pour résoudre le problème.