Doublages bien-pensants et scènes coupées en série
Au bout du ciseau, le cathodiquement correct.
Ciselage impromptu ou petite censure ordinaire ? « On est obligé de changer le texte tous les jours », déplore une comédienne de doublage. Selon elle, les chaînes fournissent des listes de mots à « retaker », réécrire dans le jargon.
Vendredi dernier, deux cents auteurs de doublage et de sous-titrage ont d'ailleurs dénoncé la « psychose » qui s'est emparée des chaînes de télé depuis une dizaine d'années.
Pour ne pas choquer les ados ou parce que le CSA l'y oblige ? « Les chaînes sont prêtes à tout pour faire rentrer ces séries dans le créneau primetime », décrypte Jean-Louis Sarthou. Elles préfèrent affadir des héros cultes plutôt que de reporter la diffusion en deuxième partie de soirée, ou hériter du pictogramme « interdit aux moins de 12 ans ». Qu'importe l'esprit de la série, pourvu qu'on ait l'audience.