Gravure-News

par **PIER** » 03 Oct 2005 20:07

Koba je ne suis pas sûr de suivre ton analyse selon laquelle il faut se sentir réellement concerné par le sujet d'un film pour l'apprécier à sa juste valeur. Néanmoins je conçois parfaitement que ce film puisse ne pas plaire, qu'on le trouve ennuyant... Pour ma part je trouve qu'il y a dans ce film de multiples niveaux lecture, plus ou moins intéressants, réalistes... Gus Van Sant a fait le choix de traiter le sujet d'une façon bien précise, mais il en existe bien d'autres. Dans un genre plus documentaire on peut par exemple parler de "Bowling for Columbine".
Une analyse très intéressante d'Elephant sur le site de Cadrage.

CptDobey, je ne suis pas certain que les parcours de ces deux cinéastes soient similaires, ou qu'ils aient eu à faire face aux mêmes choix. Le maître Clint Eastwood n'a pas vraiment "les coudées franches" comme tu le dis. À chacun de ces films il a énormément de mal à réunir les financements, en témoigne son discours lors de la dernière cérémonies des Oscars. Certes depuis ces débuts la création de Malpaso l'a aidé, mais il a visiblement de plus en plus de mal à trouver des financements et ce malgré le succès de ces films !
Pour ma part je pense que son parcours tient plus d'une évolution personnelle que de choix conscientisés. Je ne pense pas que l'on puisse faire des films comme "On the bridge of Madison County" ou "Million Dollar Baby" à n'importe quel âge ce sont un peu les films de la maturité, d'ailleurs il m'est souvent difficile d'admettre que le premier ait pu être réalisé par un homme, tellement il va loin dans ce qu'il dégage.
Penses-tu réllement que Clint Eastwood a réalisé à une époque des films commerciaux, pour ma part je n'en suis pas convaincu. "Un frisson dans la nuit" était un premier film loin d'être commercial et qui si je ne trompe pas, n'a pas reçu un bon accueil, alors que c'est loin d'être un mauvais film. À certaines époques de sa vie il a rendu hommage à ses maîtres (Don Siegel par exemple), avant de cloturer certes choses. Le chef d'œuvre d'exception qu'est "Unforgiven" met un terme au lien particulier qui liait Eastwood et les westerns, tout en continuant à se faire plaisir Clint continue de nous enchanter en enchainant des productions plus ou moins personnelles de niveau variables, mais toutes dans la lignée de ce grand maître.
Pour résumer mon point de vu je citerai ces paroles de Clint :"J'ai construit ma cabane [...] lentement, à l'écart, en restant fidèle à mes principes. J'avance à mon rythme, personne ne me gouverne."
Redécouvrir le maître : Clint par Eastwood

par **CptDobey** » 04 Oct 2005 10:29

Ouh là, on ne rigole plus :wink:

Pour affiner mon propos je dirais que vu du ciel ils ont une évolution de carrière similaire (pas identique). Je ne dis pas qu'il font le même cinéma et cie, simplement qu'il existe des similitudes dans leur parcours, dans les rapport qu'ils entretiennent avec l'argent. C'est moins évident chez Van Sant probablement car ses films ne coûtent pas grand chose. Elephant ou sa fausse/vraie bio de Kurt ne doivent pas avoir englouti des myons de $. Et surtout Van Sant a nettement moins de films à son actif. L'avenir confirmera ou infirmera cette tendance...

Quant Clint, j'ai du mal à ne pas y voir une volonté consciente derrière. ce n'est pas forcément de bon coeur, mais c'est assez evident il me semble.
La liste de ses 15 derniers films est assez représentative :
Million Dollar Baby (2004)
Mystic River (2003)
Blood Work (2002)
Space Cowboys (2000)
True Crime (1999)
Midnight in the Garden of Good and Evil (1997)
Absolute Power (1997)
The Bridges of Madison County (1995)
A Perfect World (1993)
Unforgiven (1992)
The Rookie (1990)
White Hunter Black Heart (1990)
Bird (1988)
Heartbreak Ridge (1986)
Pale Rider (1985)

La partie depuis White Hunter Black Heart est typique: il alterne quasi parfaitement les productions commerciales et les films plus intimes. Le succès du génialissime Unforgiven lui permet d'enchaîner deux films très particuliers mais qui vont l'obliger de renflouer les caisses avec un film mineur: Abosulute Power (même mineur, un film de Client Eastwood est un grand film, entendons nous bien :wink:

), encore deux films sérieux puis on continue avec deux trucs plus légers (Space Cowboy et Bloodwork), pour conclure (pour l'instant) par de nouveaux deux films plus personnels.

Le prochain en cours de tournage pourrait bien être à la croisée des chemins : il raconte l'historie des 6 bonhommes qui ont dressé un drapeau lors de la guerre 40-45 (si si l'image est connue: http://www.iwojima.com/ ). Vu que Eastwood serait capable de faire pleurer une pierre et avec un sujet aussi patriotique, il y a moyen de faire quelque chose de grandiose, artistiquement et financièrement.

Tout ça je le retrouve chez Van Sant quand il enchaine Good Will Hunting, Psycho, Finding Forester, Elephant, Last Days. Mais la comparaison s'arrete là :wink:

Pour revenir sur Unforgiven, c'est sans contestation possible une apothéose filmique, mais ce n'est pas, à mon sens, son premier règlement de compte avec le western. High Plains Drifter, son 3eme film, en 1973, est encore plus radical dans le genre (je ne veux pas donner une leçon, mais peut-être faire découvrir ce film relativement méconnu).

par **Koba** » 05 Oct 2005 15:14

J'ai finalement regardé Audition, évoqué ci-dessus, jusqu'au bout. Le quart d'heure sanglant de la fin mis à part, j'ai trouvé le film assez moyen. Je n'ai pas senti de malaise s'installer progressivement, je n'ai pas eu l'impression de voir le héros sombrer dans un cauchemar le dépassant, etc. Bref, j'émets un avis globalement négatif. Même si le quart d'heure précité était paroxystique, je l'admets !

par **Koba** » 10 Oct 2005 12:14

Je continue dans le registre du très moyen de gamme. J'ai regardé Délivrance, dont j'attendais beaucoup et qui s'est finalement révélé fort quelconque...

Autre niaiserie verticale : HellBoy. Rien à en dire tant c'était médiocre ! :beurk:

Par contre, j'ai regardé La Chute. Le film n'évite pas certaines longueurs, mais le point de vue adopté est intéressant. Et l'acteur qui joue Hitler est saisissant !

par **CptDobey** » 10 Oct 2005 13:48

Koba a écrit:Autre niaiserie verticale : HellBoy. Rien à en dire tant c'était médiocre !

Je reconnais que le scénar, surtout sur la fin, n'est pas terrible, mais de là à le démolir à ce point.
Les acteurs sont très biens, surtout Ron Perlman (Hellboy), ce gars est né pour interpréter ce rôle là, il a pile poil la gueule qu'il faut. Les costumes, décors, lumières, cadrages, trucages, même les personnages... sont fort réussis. Ok, Rasputine est un cran en dessous, mais Kroenen est terrible "graphiquement".

Evidemment ça reste un film de super héros, le "premier" film qui plus est (avec mise en place des perso, de l'univers, ...) donc évidemment on n'évite pas les passages obligés ni les faiblesses inhérentes au genre... mais delà à le vomir... :roll:

par **Koba** » 10 Oct 2005 15:16

J'admets que HellBoy n'était pas dénoué d'une certaine esthétique, d'ailleurs en adéquation avec l'esprit "comics" du film.

A côté de ça, ce ne sont pas tant les faiblesses inhérentes au genre que je critique, mais un certain vide. Au niveau des personnages, peut-être bien joués pour certains, mais peu attachants. Voire dépourvus de tout charmise. Au niveau de l'intrigue, vraiment peu palpitante (le monstre, Samael, ne donnant pas le sentiment d'être la-menace-ultime-qui-va-noyer-l'humanité-dans-un-torrent-de-douleur, ce qui est presque obligé pourtant dans ce créneau cinématographique). Au niveau de l'inévitable romance également, presque ridicule.

Bref, alors qu'il me semble que c'est tout de même le but premier de ce genre de film, on n'est pas "pris", on ne rentre pas du tout dans l'aventure. Et on s'emm*rde du début à la fin (en tous cas moi...) !

;-)

par **CptDobey** » 10 Oct 2005 16:23

C'est vrai que cette terrible menace que représente Samael apparait plutot comme une simple diversion lancée par Raspoutine...

Ouai, c'est vrai, le scénar pue... Moi j'ai bien aimé le reste :wink:

Koba a écrit:J'admets que HellBoy n'était pas dénoué d'une certaine esthétique, d'ailleurs en adéquation avec l'esprit "comics" du film.

Heu... le film est l'adaptation d'un comics, encore heureux qu'il en ait l'esprit.

par **Koba** » 10 Oct 2005 16:58

CptDobey a écrit:Heu... le film est l'adaptation d'un comics, encore heureux qu'il en ait l'esprit.

Yes, I know. Mais c'est loin d'être toujours le cas, quelle que soit la source du film...

par **Spilou** » 10 Oct 2005 22:16

"Love Actually" :

Pas un grand film (loin de là), une comédie romantique et divertissante, avec (pour les filles) Hugh Grant. :wink:

par **gowap** » 11 Oct 2005 1:11

Et Keira pour les garçons....

par **zalex** » 14 Oct 2005 19:36

Hello à tous,

gowap a écrit:Et Keira pour les garçons....

Ferait on des infidélités à Sarah?

par **gowap** » 14 Oct 2005 21:45

damned, je suis fait ! Faute avouée est a moitié pardonnée...

par **slywall** » 14 Oct 2005 22:32

L'empire des loups

Anna Heymes, la trentaine, est l'épouse d'un des plus hauts fonctionnaires du Ministère de l'Intérieur. Depuis plus d'un mois, elle souffre d'hallucinations terrifiantes et de régulières crises d'amnésie, au point de ne plus reconnaître le visage de son propre mari et même de commencer à douter de l'honnêteté de ce dernier.
Pendant ce temps, dans le Xe arrondissement, Paul Nerteaux, un capitaine de police acharné, se voit confier une enquête concernant la mort de trois femmes d'origine turque qui travaillaient dans des ateliers clandestins et dont les corps ont été retrouvés atrocement mutilés. Pour l'aider à infiltrer la population turque du quartier, Nerteaux n'a d'autre solution que de faire appel à Jean-Louis Schiffer, un de ses anciens collègues connu pour sa réputation de flic implacable.

Une sorte de Rivières Pourpre, en mieux. Pas mal pour du French movie.

par **PIER** » 15 Oct 2005 0:59

En avant première !
Franchement ça vaut vraiment le détour, un très grand film d'animation.

par **garfield67** » 15 Oct 2005 1:54

A l’aube du XIXe siècle, les frères Grimm étaient connus dans toutes les campagnes pour être les seuls capables de vaincre les esprits maléfiques et les créatures en tous genres qui épouvantaient les villages. Leur lucrative entreprise cachait cependant un petit secret : Jacob et Will se contentaient de combattre les monstres diaboliques que leurs complices animaient grâce à d’ingénieux trucages et d’impressionnantes mises en scène...

Lorsque les autorités les obligent à se rendre à Marbaden, l’enjeu est tout autre. Le hameau vit dans la terreur absolue depuis que ses petites filles sont enlevées les unes après les autres. Cette fois, les frères Grimm n’ont pas affaire à une illusion. Avec la très belle Angelika, ils vont découvrir que la forêt lugubre renferme un terrible secret, un monde de magie et de sortilèges peuplé des plus incroyables créatures. Pour percer le mystère et rompre la malédiction, Jacob et Will vont devoir affronter vraiment ce que le monde entier prendra bien plus tard pour des contes et des légendes...

J'ai bien aimé, il est peu être une peu long à l'allumage, mais finalement il est plutot sympa.

par **CptDobey** » 25 Oct 2005 8:48

Un entraîneur/manageur vieillissant accepte bon gré mal gré de s'occuper d'une femme dont le seul rêve est de devenir championne du monde des poids walter.

Waow, merci !

C'est du Clint Easwood, pas de toute, mais c'est de l' "épuré" on va dire.
Comme je m'en "doutais", le film est plus un ensemble de portraits, soutenu par le minimum scénaristique (à supposer que les "portraits" en question n'en fassent pas partie du scénar, ce qui n'est pas vrai bien sur, mais qui peut-être perçu comme "à coté", je sais je ne suis pas clair).

Sinon, bin voilà quoi c'est du grand Clint, avec des acteurs tous excellents, des scènes d'une rare drolerie et d'autres qui feraient pleurer un caillou. On a même droit à quelques leçons de cinéma (cadrage / montage) durant certains matchs...punaise.

Je parle de scénar minimum, mais il arrive quand même à nous faire l' "anti-Rocky" absolu... c'est pas si mal.

Vu que c'est "épuré", forcément ça peut déplaire. Donc vous le regarderez (peut-être) à vos risques et périls :wink:

par **slywall** » 25 Oct 2005 9:23

Ouais il est dur ce film.

par **PIER** » 28 Oct 2005 22:47

Après La promesse, Rosetta, Le fils, les frères Dardenne continuent leur parcours du passage à l'âge adulte. Un très bon film.

En voyant ce film j'ai découvert qu'en belgique on ne disait pas portable mais GSM. Quelqu'un pour confirmer ?

par **ditche** » 28 Oct 2005 22:49

Affirmatif.

Tien Seraing c'est en bas de chez moi.

par **Koba** » 28 Oct 2005 23:15

En vrac ces derniers temps...

Tout d'abord, Million Dollar Baby, dont Dobey et Sly viennent de parler, mais à propos duquel je suis plus mitigé. Certes, le film est empreint d'une immense humanité, notamment dans ses derniers instants. Certes, Maggie, son caractère, son obstination et son destin, laissent difficiliement indifférent. Certes - même si la mesure est moindre - le personnage de Scrap sonne assez juste. Mais je ne vois pas en quoi ce film accède au statut de chef-d'oeuvre du septième art. Je ne vois pas ce qu'il a de si différent, de si subtil, pour crier au génie comme la majorité le fait. Si j'avais trouvé le film idiot et ennuyeux du début à la fin, j'aurais pu considérer que j'étais passé à côté, mais ce n'est pas le cas et c'est ce qui m'ennuie par rapport à l'avis majoritaire : j'ai trouvé ce film bon. Voire même fort bon, mais pas hors-normes. Pas grandiose.

About Schmidt, dans un tout autre style, j'en conviens, m'a beaucoup plus plu. Par son cynisme. Mais aussi parce que celui-ci était teinté de beaucoup d'humour, ce qui le rendait encore plus féroce. L'analyse de cette fuite en avant que peut être la vie, avec son lot de contraintes prétendument inévitables (au premier rang desquelles le travail) mais ayant l'immense avantage de permettre de ne pas devoir trop s'interroger sur soi-même, m'a semblé très pertinente. Et les lettres à ce cher Ndugu faisaient à chaque fois mouche !

Very Bad Things, bien que beaucoup plus léger et déjanté, même si un certain aspect malsain ne peut être nié, m'a également plu, mais uniquement pour les éclats de rire que l'exagération des situations suscitait. Un bémol quand même : le film est volontairement speedé, avec comme conséquence qu'il s'achève par un sacré mal de tête. Ce qui n'empêche pas d'avoir passé 90 minutes hilarantes !

Quatrièmement, Some m'oblige à me demander si je ne suis pas actuellement en brouille avec le cinéma asiatique... Si quelqu'un a trouvé le moindre intérêt à ce polar insipide et brouillon mâtiné de fantastique à deux cents, qu'il m'en fasse part, je serai ravi de voir dans quelle position il a regardé ce film pour y arriver !

Ce soir, j'ai visionné Le Prix Du Désir, dans lequel j'ai trouvé Daniel Auteuil aussi convaincant qu'à l'accoutumée. Malheureusement, l'intrigue, un peu trop tarabiscotée à mon goût, n'était quant à elle pas à la hauteur, même si le dénouement rattrapait quelques longueurs.

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