Nan, c'tait une daube, c'film...
Plus sérieusement, je n'ai pas trouvé Caché fondamentalement mauvais, loin s'en faut.
La mise en scène m'a quelque peu perturbé, je l'avoue, mais elle avait le mérite de sortir des sentiers battus. Par contre, l'inévitable lenteur qu'elle engendrait m'a agacé. Du moins durant les 30-40 premières minutes, après quoi le film démarrait plus nettement.
Le personnage incarné par Auteuil illustre à merveille la réussite sociale aseptisée et monstrueusement égoïste de certains de nos contemporains qui n'ont finalement d'égard que pour leur seule et unique être. De ce point de vue, le coup de crayon est magistral, car Georges Laurent, dont je trouvais au départ l'épouse horriblement agaçante, est au final lui-même tellement détestable, avec ses grands principes, qu'il éclipse les travers de tous les autres.
Je suis par contre plus mitigé sur la liberté laissée au spectateur. Certes, libre à chacun de comprendre le film comme il l'entend et de désigner l'auteur des cassettes en lui conférant telle ou telle motivation. Ca, je l'admet.
Ce que j'admets moins, par contre, c'est la facilité qu'a alors le réalisateur à bucler son film. Il lui suffit de mettre en place un suspense abracadabrant et, au motif de la liberté précitée donnée au spectateur, de se dispenser de le dénouer. Bref, je trouve facile, même si l'objectif premier du film n'était probablement pas d'être un thriller haletant, de laisser le spectateur se demander quel rebondissement final le réalisateur a bien pu imaginer pour expliquer le pourquoi du comment du bazar pour finalement le laisser bêtement en proie à ses interrogations. De ce point de vue, je trouve ce genre de réalisation un peu court...
(Oui, je sais, on va dire que je n'aime que les trucs linéaires, manichéens, etc., etc.)